Site officiel de Sergio Storel - Sculpteur sur métal

1926 – 1948 : une jeunesse mouvementée

14 juin 1926 : naissance de Sergio Pravato (Storel) à Domegge di Cadore, village italien au pied des Dolomites où ses parents vivant alors à Trévise sont en villégiature

Son père Giuseppe Pravato : technicien spécialisé en mécanique d’avion de chasse, fait partie de l’équipe de Francesco Baracca, pilote et héros de la Première Guerre (le célèbre cheval cabré, emblème de Ferrari, est inspiré du motif peint sur le fuselage de l’avion de Baracca)

Sa mère Ginevra Benetton : famille connue dans le domaine de l’art, lui communiquera sa sensibilité à la musique et à la nature. Mais c’est surtout ses grands parents Giovanni Benetton et Virginia Schiavon qui encouragent très tôt sa vocation artistique.

Il passe les cinq premières années de sa vie à Zurich, où naît sa sœur Anna en 1930, puis la famille revient en Italie pour s’installer successivement à Trévise, Mestre, et Villorba. En 1935 naît sa seconde sœur Raffaella puis son frère Alessio en 1940.

Le jeune Sergio souffrira d’être un “Ballila” (ou Fils de la Louve). Dès la maternelle, les Ballila défilent en uniforme, saluent à la romaine, assistent aux manifestations du régime, s’entraînent avec des fusils de bois. La force, la violence sont exaltées.

Supportant mal l’autorité, il sera souvent suspendu des cours pour indiscipline dans différents établissements scolaires. Il montre déjà des dons précoces pour le dessin et l’art en général. Plusieurs fois, il sera choisi pour représenter son école dans des concours de dessin, de chant et de sport.

Dans la campagne de Villorba, il observe la nature et s’en imprègne.

Comme il le dit dans son journal : “A Villorba, réfugié avec les miens, j’ai traversé les dernières années de guerre. Dans cette belle campagne ignorante de la rancœur humaine, les saisons se suivaient lentement. Là, à l’écart, à l’ombre des jasmins, j’avais tout le loisir d’observer les variations de la lumière dans cette ondulation vive et tranquille des verts de l’été. Ce site me devint familier et je reconnaissais les voix de mes amis les  arbres, quand le vent soulevait leurs feuilles. C’est là qu’apparurent mes premiers dessins et pastels dans lesquels je cherchais à saisir le langage et la présence de la nature.”

De cette enfance mouvementée, deux idées s’imposeront à Sergio et sous-tendront son oeuvre : le drame humain et la force de vie.

STOREL : peintre, poète, sculpteur

 Autodidacte, il ressent la nécessité d’une formation artistique après avoir concédé à son père d’obtenir un diplôme en comptabilité. Il ne travaillera qu’un mois dans ce domaine.

De cette période, il reste marqué par ses rencontres à Trévise avec le sculpteur Carlo Conté : “Il m’a beaucoup encouragé en venant me voir dans mon refuge à San Artemio pour me parler d’art. Il voulait voir l’évolution de mon travail en peinture. Un jour, après un long silence, il m’a dit que j’avais deux tendances générales, l’une m’amenant vers la clarté, et l’autre vers une palette sombre…”

 De retour à Zurich en 1946 – 1947, il y fréquente une académie privée de dessin. Il vendra ses premiers dessins, aquarelles et gouaches à la Galerie Hilt de Bâle.

 C’est à cette période que s’est imposé son nom d’artiste : “ Me voyant peindre en pleine nature par tous les temps, avec une chaise en guise de chevalet, les gens de San Artemio et mes proches me donnèrent des surnoms “Stornello”, “Storello” pour rappeler un oiseau un peu fou décrivant des arabesques dans le ciel, un “stornel” en dialecte vénitien. Spontanément, j’ai signé “STORELpar défi à leur moquerie”.

Dès lors, il sera reconnu sous ce nom, y compris en poésie où il sera sélectionné et publié en 1952 et 1953 au Concours  National de Poésie “Cittadella”. Il est ensuite resté ami avec l’éditeur Rebellato de Padoue qui, lors de la remise des prix, a été surpris par la jeunesse du poète dont les écrits laissaient attendre quelqu’un empreint d’une longue expérience de la vie.

Il gagnera à Milan un prix pour ses dessins illustrant l’oeuvre de Garcia Lorca.